Deux nouveaux projets de recherche de Judith Beaulieu, membre du comité exécutif de la Chaire UNESCO DCMÉT

Deux nouveaux projets de recherche de Judith Beaulieu, membre du comité exécutif de la Chaire UNESCO DCMÉT

Variations du sentiment de compétence lié à l’écrit et de la compétence réelle d’élèves en contexte de discontinuité des pratiques : littérature jeunesse au préscolaire et exercices dirigés au primaire

Judith Beaulieu, chercheuse principale (UQO) ; Mélanie Dutemple, co-Chercheuse (UQO) ; Marilyn Dupuis-Brouillette, co-Chercheuse (UQAR) ; Noémia Ruberto, co-Chercheuse (UQO) ; Manon Boily, co-Chercheuse (UQAM)

L’enquête québécoise sur le développement des enfants à l’éducation préscolaire (EP) (EQDEM), réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (2017), montre que 35% des enfants de l’ÉP vivent des défis importants et que le domaine du langage écrit est celui pour lequel les enfants éprouvent les retards les plus importants. Puisque les difficultés sur le plan du langage écrit entraineraient des risques accrus d’exploitation, de violence, de maltraitance, de préjugés et de discriminations (Shonkoff et Phillips, 2011), il importe que les enseignant.es de l’ÉP mettent en œuvre des pratiques qui soutiennent le plus possible le développement de l’émergence de l’écrit de tous les enfants (Desrosiers et Ducharme, 2006). Dans cette visée, plusieurs enseignants.es du préscolaire utilisent la littérature jeunesse, puisqu’il s’agit d’un moyen ludique et que de nombreuses recherches montrent ses effets sur l’émergence de l’écrit (Anctil et al., 2024). Toutefois, au premier cycle du primaire, le recours à la littérature jeunesse serait une approche plus marginale, car les enseignants.es utiliseraient souvent des exercices dirigés tirés de manuels scolaires et de cahiers d’exercices pour enseigner les compétences liées à l’écrit (Morin et al., 2006). Dans le cas où la littérature jeunesse ne serait pas utilisée au premier cycle du primaire, les enfants de l’ÉP pourraient donc vivre une discontinuité en lien avec les pratiques mises en œuvre lors de leur transition de l’ÉP au premier cycle du primaire (Beaulieu et al., 2019; Speedie, 2016). Or, la discontinuité dans les pratiques pédagogiques au sein des transitions est identifiée comme une source de difficultés scolaires ; cela entrainerait non seulement une diminution du sentiment de compétence des élèves, mais aussi de leurs réelles compétences (Turcotte et al., 2016).   Objectif général. Décrire les variations du sentiment de compétence des élèves lié à l’émergence de l’écrit et leur compétence réelle en lien avec l’écrit en contexte de discontinuité des pratiques : emploi de la littérature jeunesse à l’éducation préscolaire et emploi d’exercices dirigés au primaire 

Subvention CRSH-Développement savoir : 64 101$

Effets du chien d’assistance sur le développement des compétences en lecture et en écriture d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme

Judith Beaulieu, chercheuse principale (UQO) ; Noémia Ruberto, co-chercheuse (UQO) ; Mélanie Dutemple, co-chercheuse (UQO) ; Jennifer Smith, co-chercheuse (UQO)

L’organisme à but non lucratif Mira fournit des chiens d’assistance pour des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Lorsqu’une de celles-ci a la volonté d’aller à l’école avec son chien d’assistance, l’équipe de Mira rencontre ses enseignants pour en faciliter l’inclusion. Les intervenants de Mira se trouvent alors parfois confrontés aux craintes du milieu scolaire que le chien d’assistance ne dérange la classe et devienne un obstacle aux apprentissages scolaires de l’élève utilisateur et/ou des autres élèves de la classe. L’équipe de Mira tente alors de rassurer les milieux scolaires en leur assurant que leurs chiens sont éduqués pour restés aux pieds de leur utilisateur sans déranger en classe. Les intervenants disposent aussi d'assises théoriques montrant que le chien semble soutenir les interactions sociales à l’école, diminuer le stress lors des évaluations et aider l’élève utilisateur à s’adapter aux nouvelles situations (François et al., 2024). Le chien d’assistance limiterait les comportements perturbateurs de l’élève utilisateur et placerait donc toute la classe dans des conditions plus propices aux développement des compétences cognitives (Cirulli et al., 2011; Prothmann et al., 2009). Toutefois, l’équipe de Mira ne peut pas s’appuyer sur des données de recherches montrant que les élèves utilisateurs développent leurs compétences cognitives, par exemple l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, en présence du chien d’assistance, tout en ne nuisant pas au développement des compétences cognitives des autres élèves dans la classe, puisque de telles données n’existent pas. Ces données seraient un nouvel argument convaincant pour soutenir l’inclusion du chien d’assistance en milieu scolaire. Aussi, sur le plan scientifiques ces données permettraient de mieux cerner les effets du chien en salle de classe, ouvrant la voie à un nouveau champs de recherche inexploré pour la réponse aux besoins des élèves ayant un TSA en classe. L’objectif du présent projet est de décrire les effets du chien d’assistance sur le développement des compétences en lecture et en écriture des élèves ayant un TSA. Plus précisément: A) Décrire les perceptions qu’entretiennent les enseignants sur les effets du chien sur le développement des compétences en lecture/écriture des élèves ayant un TSA utilisateurs d’un chien et sur les le développement de ces mêmes compétences par les autres élèves de la classe, B) Décrire les perceptions des élèves ayant un TSA utilisateurs du chien en lien avec le développement de leurs compétences en lecture/écriture, C) Décrire la perception des autres élèves de la classe (non utilisateurs) sur le développement de leurs propres compétences en lecture/écriture.  

Subvention CRSH-Partenariat : 22 196 $